[i55aj                                              DE LA VILLE
anno domini millesimo quingentesimo quinquage-simo primo. "
Et au dessoubz : «Du Tillet."
Et scellé sur double queue, en cire jaulne, du grant scel.
Harangue faicte par mons' le Prevost des Marchans à monseigneur le gouverneur.
Après lecture faicte desd, lettres, monsr le Prevost •des Marchans s'est tourné vers led. sr Gouverneur et luy a dit ce qui ensuit:
"Monseigneur, depuis l'advenement très heureux du Roy à la couronne, ceste ville de Paris, cappitalle du Royaulme, n'avoit point eu d'occasion plus grande de rendre graces à la bonté divine que pour avoir inspiré au cueur très sacré et très magnanime du Roy la volunté de vous choisir pour chef d'une pro­vince, de laquelle tout sondict Royaulme a pris sa denomination. Pour congratulation de ce benefice, à vostre bien venue, messieurs qui sont icy assemblez et tous les habitans de cestedicte Ville se sont à grande et juste occasion resjouyz, vous voyant Gou­verneur en l'Isle de France, laquelle est tant déco­rée et enrichie des gestes et faictz héroïques des seigneurs très puissans et très renommez de vostre très noble sang et affinité, par dessus tous lesquelz voyons aujourd'uy resplandir monseigneur le Duc de'Montmorency, Pair et Connestable de France, vostre oncle, des vertuz duquel et proesses indi­cibles, suffisantes assez pour eslever jusques au plus hault et excelent degré et tiltre d'honneur toute sa très illustre posterité et tous ceulx qui luy altiennent, vous avez esté si dilligent imitateur, que par vostre générosité et admirables entreprinses, avec ung mar-
DE PARIS:
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cial courage, ès haulx faictz d'armes par la dexté­rité de vostre esperit executez sur les Anglois, ilz ont esté contrainctz remectre soubz l'obeyssance du Roy la ville de Boulongne et tout le pays circonvoisin.
"Je me taiz des autres services très recomman­dables par vous faictz en tant d'autres charges et affaires d'importance, èsquelz il a pleu à la Majesté du Roy vous employer, pour vous supplier très hum­blement, monseigneur, voulloir recevoir agreable le salut et très humble reverence que je vous presente au nom de tous les estatz de ceste Ville, au gou­vernement de laquelle vous soyez, autant que fut oncques autre de voz predecesseurs, le très bien venu."
Responce faicte par monseigneur le Gouverneur.
Led. seigneur Gouverneur feist la responce qui ensuit :
"Messieurs, je vous mercye de l'honneur que vous me faictes. Quant à l'estat auquel il a pleu au Roy me constituer, je ne l'atribue ne à mes mérites ne à nies forces, mais seullement à sa liberalité et bonté. Je suis asseuré que vous avez eu cy devant des Gou­verneurs, personnages de grant vertu et experience, ausquelz raisonnablement je doy cedder en (oules choses, fors en une que je vous prie tenir pour cer­taine, c'est en bonne volunté de m'employer et tout mon entendement, si peu que Dieu m'en a donné, au bien et prouffit de la Ville. Et où le myen ne suf-firoit, j'en vouldroye emprunter de personnages que je congnois de plus grant povoir, experience et suffi­sance; vous promectant, messieurs, que toute ma force et puissance ne seront jamais espargnez en chose qui concerne le bien de ceste Ville, soit en general ou en particulier, n
CCCIII [CCL1I]. — Present audict Gouverneur.
12 février i552. (Fol. 268.)
Et le vendredi, xnc jour dud. moys, mesd. s" les Prevost des Marchans et Eschevins de lad. Ville ont esté faire present à mond, seigneur le Gouverneur de Paris de deux beaulx grands bacins en forme d'o-valle, deux grandes Couppes couvertes et deux grandes , aiguières d'argent, le tout vermeil doré et buriné,
pesans emsemble quarante quatre marcs...(1' onces, ainsi qu'il avoit esté deliberé en l'assemblée du Con­seil de lad. Ville, du xxviucjour de Septembre dernier ■ passé'2'. . Duquel present led. seigneur Gouverneur s'est tenu pour très contant et a remercié lad. Ville.
O Ce chiffre est resté en blanc au Registre. O Voir ci-dessus, p. 264-265.
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